Article inédit, écrit et réalisé en mars 2019, finalisé en octobre 2020.
« Nul n’est sensé ignorer la Loi« ,
mais pensez quand même à prendre un avocat.
Au tribunal, l’animal, de la famille des corbeaux, aux allures d’oiseau à robe noir et à queue blanche pendue à son cou, babillant, piaffant ou déblatérant, selon s’il défend ou non, toujours en faisant des effets de manches, lorsqu’on l’autorise à l’ouvrir, c’est lui.
Il y a aussi celui qui prodigue des conseils d’hygiène juridiques depuis son cabinet d’aisances, de manière aisée. Bref, tout ce qui touche au droit et à la loi, c’est son métier.
« La justice est le droit du plus faible.«
— Joseph Joubert.
Bien évidemment, comme dans toute caste socio-professionnelle, il existe une minorité qui, prenant parti pour la libre expression de la justice du plus faible face à toute machination, fait son métier de manière sacerdotale, en y mettant ses tripes et son cœur… mais pour le reste, c’est d’abord faire carrière et obtenir un statut, une stature d’élite, voir finir par être élu.
« Il n’y a ni justice ni liberté possibles lorsque l’argent est toujours roi.«
— Albert Camus.
Pour sûr, ses études sont longues et son savoir se doit d’être organisé, mais qu’importe celui qu’il défend, finalement il sera payé.
« La noblesse de la profession d’avocat est de permettre à un défenseur de se lever face à la machine judiciaire d’État, prompte à écraser une personne, coupable ou innocente, mais isolée, exposée à l’ignorance, à l’affolement et à la déréliction. La personne poursuivie peut ainsi lutter, sinon à armes égales, du moins sans un trop grand déséquilibre institutionnel face à l’appareil de l’Accusation. Il est évidemment nécessaire qu’il y ait une accusation, c’est-à-dire un Ministère public, représentant la « Société« . il est juste et surtout utile qu’il y ait le cas échéant une partie civile, par hypothèse la victime venant demander réparation. Il est indispensable qu’il y ait une défense.«
— Le Théâtre de Satan, Décadence du droit,
in Partialité des juges, Éric Delcroix (2002).
Profession libérable libérale, il sait cependant bien s’entourer au risque, sinon, au barreau ne plus travailler.
« Y a-t-il encore un avocat dans le prétoire, un vrai, un qui ne soit pas en connivence avec l’accusation ? Un avocat qui puisse braver la règle que l’on voit poindre de nouveau et issue de l’Inquisition, pour laquelle il était : « interdit de défendre les hérétiques en dehors de tout espoir d‘amendement […] Je te conseille donc, avocat, d’agir avec prudence et ruse« . (Le Dictionnaire des inquisiteurs…, op. cit., notice « Bienfaiteur »). »
— Ib.
Et ce n’est pas un quelconque conflit d’intérêt qui peut l’arrêter car, pour celui qui bien le paye, expert en droit c’est son métier.
« Puisque tu me demandes mon avis en tant qu’avocat, je vais t’en donner un en tant qu’ami.«
— Guy Tréjan, Jo (1971) Jean Girault.
Depuis le début de cette crise totalitariste liberticide,
ce professionnel préfère que tout le pays coule dans d’atroces soumissions légalisées plutôt que de le défendre gracieusement… ça lui aurait pourtant fait de la pub pour de prochaines affaires, quand tout aurait été rétabli…
Mais, quand plus personne ne pourra les payer et que de nouvelles réglementations ne l’autoriseront plus à exercer son « sacerdoce »,
il crèvera de faim comme tout le monde !
J1D 