Élu, c’est quoi + La Tapette-à-doigts

Article inédit, écrit en mars 2019.

« Les avis, c’est comme les trous de balle : chacun le sien !« 

La Guerre des boutons (2011) Yann Samuell.

En exclusivité dans Juste U1n Doigt ! deux auteurs membrés — pardon —, deux auteurs de chroniques très appréciées, et accessoirement membres du CaCa, se sont réunis — rien que pour vous, cher lecteur doigté —, pour vous narrer leurs souvenirs de contacts avec des él-us /-ites. Eh oui, en plus d’avoir un anus comme vous et moi — si ce n’est guère votre cas, même en prothèse, veuillez vous rapprocher du Consulat extraterrestre le plus proche —, ces gens des hautes sphères industriello-politico-économico-à-les-regarder-j’en-ai-mal-au-dos sont souvent… très souvent… trop souvent ! de triviaux trous de balle, pour ne pas dire trous du cul — Non, je ne l’ai pas dit ! L’as-tu dit, toi ? — Oui, et j’en ai même reluqué certains —. Évidemment, comme c’est un texte en commun, il vous sera peut-être — j’ai bien dit peut-être, hein ? — difficile de différencier chaque auteur et sa rubrique.

« Sur le plus beau trône du monde, on n’est jamais assis que sur son cul !« 

— Michel de Montaigne.

Alors que je cherchais un logement à loyer accessible à mon salaire, je m’étais rendu à un rendez-vous auprès du maire de ma commune afin d’espérer obtenir quelque-chose de viable. Ce dernier, après s’être enquis de renseignements glanés plus ou moins directement, m’informa qu’en tant que célibataire, je n’aurais aucune chance de trouver un loyer modéré normé et que, c’était (sic)* « quand même plus simple d’épouser une greluche à gros nichons, de lui faire un ou deux gnards » pour obtenir satisfaction. En déclarant ce si beau discours, il claqua la fesse de sa secrétaire qui partit en gloussant.
Ah oui ! j’oubliais qu’il m’avait même proposé, si j’avais le moindre scrupule avant ou après le mariage, d’engrosser la dite greluche-à-gros-nichons à ma place. Cela en resta là.
C’est plus tard que j’ai appris que ce personnage haut en couleurs avait été condamné plusieurs fois (sans aucune peine encourue) pour violences sexuelles sur son personnel féminin et sur quelques-unes de ses administrées.

« Monsieur, c’est la deuxième fois que je vous vois et je constate qu’une fois sur deux l’on vous trouve sans pantalon.« 

— Michel Serrault, La Tête du client (1965) Jacques Poitrenaud.

« Si vous désirez la sympathie des masses, vous devez leur dire les choses les plus stupides et les plus crues.« 

— Adolf Hitler.

C’était sur la terrasse d’un café branché que m’a été présenté un bel homme en complet trois pièces. Il parlait, sans modération (avec détails assez scabreux et salaces), de sa sexualité dévergondée (BDSM, soirées privées, etc.), pour finir par nous raconter sa dernière expérience.
Il posa sa mallette sur le guéridon, contenant tout un lot de matériels sexuels, ainsi qu’une liasse de billets de cinq cents sortie de sa poche, pour justifier de son activité libérale, si vous voyez ce que je veux dire…
Son camarade le présenta alors : chef de cabinet d’un sénateur très conservateur.
Et là, quel fut mon étonnement d’entendre son discours diamétralement opposé à sa sexualité professionnelle. En effet, ce gars était contre toute tentative d’union civile homosexuelle alors qu’il était pute de luxe — c’était avant le pacte civil d’union—.

« O tempora O mores. — Quoi ? — C’est du latin, ça veut dire drôle d’époque. Et quand je dis drôle d’époque je minimise. En réalité nous assistons au triomphe de la subversion, au renversement des valeurs.« 

— Jean Gabin, Franck Villard, Le Gentleman d’Epsom (1962)
Gilles Grangier, dial.: Michel Audiard.

J’étais alors un petit cumulard de petits boulots alimentaires, quand on me proposa une mission longue dans une sorte d’auberge de jeunesse. Hélas, cet établissement sous-traitait sa restauration par un prestataire international de malbouffe. C’était, des conditions de travail, d’hygiène et de respect de la chaîne du froid totalement déplorables…

Pour boucher un trou dans mon agenda, j’acceptais une mission dans un hôtel au cadre idyllique où je servais un groupe de travail. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que les clients, autour de la table du salon privé, composaient les directions, nationale et internationale, de la boite citée plus haut.

Le déballage stratégique me dégoûtait davantage du métier, jusqu’à ce que j’entende le P-DG dire : (sic) « Nous sommes tous d’accord : entre le bénéfice et les réglementations, le choix est clair. »

« Où il y a un traité, il y a un canif« 

— Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord.

Un ami célibataire, fréquentant les hautes sphères droitières, me logeait le temps de trouver un toit. Un soir, Il m’expliqua avoir croisé le Président — censé avoir à sa disposition les meilleurs services de renseignement du pays — dans la librairie de la rue du Palais — vous savez, sur le trottoir d’en face, là où il y aurait maintenant du boulot — et lui avoir dit : (sic) « C’est étonnant que vous ayez les mêmes idées que mon fils — nous avions l’habitude de nous appeler affectueusement : « papa » et « bébé » — qui a des tendances politiques libertaires. — Ah ? J’ignorais que vous aviez un fils…« .

Fin décembre de la même année, papa reçut une carte de vœux présidentielle avec, ajouté à la main : « ainsi qu’à votre fils« .

« En politique, on succède à des imbéciles et on est remplacé par des incapables.« 

— Georges Clemenceau

Lors d’une grande réception, co-organisée par l’ordre médical du pays et d’énormes laboratoires pharmaceutiques internationaux — ne me demandez pas comment je m’étais trouvé là ! —, toute une flopée d’élites se relayait sur scène, devant un micro, à déblatérer, alors que les autres bouffaient de fins mets tels des chancres.

Pour boucler la boucle, le Ministre de la santé publique se lança dans une tirade, digne d’un grand hâbleur, qu’il ponctua par : (sic) « Le partenariat pharmaceutique et médical a un avenir certain. Reste à resserrer nos liens afin qu’il ne soit plus différencié. Et, si cela peut nous permettre à tous d’avoir une résidence secondaire avec piscine… » Applaudissements.

« La recherche a besoin d’argent dans deux domaines prioritaires : le cancer et les missiles antimissiles. Pour les missiles antimissiles, il y a les impôts. Pour le cancer, on fait la quête. »

— Pierre Desproges.

« Entre l’intérêt national et l’abus de confiance, il y a une marge.« 

— Jean Gabin, Le Président (1961)
Henri Verneuil, dial.: Michel Audiard.

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* sic
: du latin, ainsi.
Textuellement : tel que cela a été dit ou écrit, aussi étrange ou incorrect que cela paraisse.
— Note d’usage : il s’utilise le plus souvent en italique et entre parenthèses (sic) comme un symbole après une erreur dans le texte original, ou pour sous-entendre que les propos tenus sont choquants (sc: wikitionnaire).

Une réflexion au sujet de « Élu, c’est quoi + La Tapette-à-doigts »

  1. La fameuse librairie de la rue du Faubourg-Saint-Honoré.

    Le fameux ministre n’est autre que le porteur de riz qui nous a contraint à un médecin généraliste référent… la belle époque où il y avait encore des médecins généralistes & conventionnés.

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